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Le peintre GRATALOUP décède à l'âge de 86 ans et laisse un musée en héritage à Chevreuse


Par Julie Ménard

Le 17 janvier 2022



« Je continue à peindre jusqu’à mon dernier souffle. » C’était en décembre 2021. Grataloup nous recevait dans son atelier où les toiles s’empilent par centaines à Chevreuse, dans les Yvelines. À 86 ans, rien ne l’empêchait de passer toutes ses journées à travailler. Il venait de se lancer dans l’élaboration d’une nouvelle série de tableaux. Jusqu’au bout, l’artiste a manié les crayons et les pinceaux avec passion.


« Ce que j’espère, c’est travailler toute ma vie pour les autres », avait déclaré celui qui a créé Les Trois Arbres, cette cheminée de 28,5 mètres de hauteur recouverte de 8 millions de tesselles de mosaïque qui trône sur l’esplanade de La Défense (Hauts-de-Seine).


Le 12 mars, un musée portant son nom ouvrira ses portes dans le prieuré Saint-Saturnin, à Chevreuse. Les collections de Grataloup seront exposées aux murs et projetées par faisceaux lumineux sur le plafond voûté de cette ancienne chapelle datant du Xe siècle, dont il a lui-même dessiné les vitraux à l’occasion de sa rénovation en 2011. D’autres artistes seront régulièrement mis à l’honneur.

« C’était avant tout un peintre de la nature »

Car la mission que s’était fixée le peintre était de promouvoir l’art contemporain dans les zones rurales, notamment en vallée de Chevreuse. « J’ai un peu d’inquiétude car je pense que le public ne va pas forcément être au rendez-vous, confiait-il quelques semaines avant sa mort. J’aime beaucoup cette ville et je pense qu’il faudrait plus de parcours d’art moderne dans les endroits comme celui-ci. »


C’est en 1988 que Guy-Rachel Grataloup est arrivé dans les Yvelines. Cherchant à s’établir à la campagne, il était parti de son atelier parisien à Port-Royal, avait emprunté la ligne B du RER jusqu’à son terminus, puis s’était rendu à pied jusqu’à Chevreuse, où il découvrît un cadre de travail idéal. « C’était avant tout un peintre de la nature », souligne sa femme Milena Cheynet De Beaupré.


C’est elle qui, après avoir fondé l’association des Amis du musée Grataloup en octobre 2020, gérera le lieu culturel dès son ouverture au printemps. Un projet rendu possible grâce aux 30 000 euros récoltés lors d’une campagne de mécénat qui se poursuit jusqu’en mars. Le département des Yvelines a doublé l’enveloppe en annonçant sa contribution courant décembre. De quoi rendre un bel hommage à son défunt mari. « C’est un peu un passeur de connaissance », sourit-elle.

Des œuvres à l’université de Créteil et à au RER Porte de Clichy

Au cours de sa carrière débutée à l’âge de 12 ans, Grataloup n’a rien laissé de côté. Acrylique, pastels, mosaïques, sable, feuilles d’or ou d’argent, vitraux, l’artiste a touché à tout. « L’une de ses techniques est qu’il dessine puis il lacère ses créations pour en faire une matrice, décrit Milena Cheynet De Beaupré. Puis, il utilise le frottage, avec des pastels notamment, pour révéler de nouvelles versions de l’œuvre grâce au relief. »


Bien qu’il n’ait jamais compté, le peintre aurait réalisé plusieurs milliers de tableaux tout au long de sa vie. Il est aussi l’auteur de créations en trois dimensions et de nombreux arts urbains. Ses œuvres sont notamment visibles à Paris : à la gare RER de la Porte de Clichy, au plafond du service d’imagerie médicale du groupe Vidi et à la fenêtre de l’hôpital Saint-Louis.


En Île-de-France, on peut apprécier sa mosaïque murale de 15 mètres de haut à l’université de Créteil (Val-de-Marne), ainsi qu’une autre sur l’une des façades du collège Jean-Campin à La Ferté-Gaucher (Seine-et-Marne). Il a même laissé sa trace à Nantua, sa ville natale dans l’Ain, à la station Bellefontaine à Toulouse (Haute-Garonne) ou encore à la Mosquée de Sophia Antipolis (Alpes-Maritimes).


Grataloup représentait surtout la mer, les arbres, les montagnes ou le désert, mais il était aussi fasciné par l’espace et le divin. Des symboles religieux étaient très souvent présents sur ses toiles. L’origine du monde, le passage de la vie à la mort, étaient des sujets récurrents que travaillait Grataloup. « On est des poussières d’étoiles », comme il le disait. Désormais, il les a rejointes : « J’ai beaucoup regardé mes œuvres et maintenant ce sont elles qui me regardent. »


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