YANN ARTHUS-BERTRAND - LES COULEURS DE L'EAU
LANGUE DE GLACIER
Près du Pic Khan Tengry, Massif de Sary-Jaz, Région Ysyk-Köl, Kirghizstan
42°10’ N – 80°00’ E
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Au cours de l’âge glaciaire, il y a 700 millions d’années, la température a chuté. La planète est restée blanche 20 millions d’années, puis elle a fondu sous un puissant effet de serre, créé par le carbone des volcans. D’autres glaciations ont suivi, puis d’autres réchauffements. Il reste de ces périodes, d’immenses zones froides au Pôle Nord et au Pôle Sud du globe. Ces régions polaires servent de refroidisseurs à une immense machine climatique.
Dans les zones polaires, les glaces permanentes fondent sous l’influence d’un réchauffement global de la planète. Ici pourtant, pas d’usine, pas de machine. Ce réchauffement est causé par mes propres émissions de carbone. L’énergie fossile, le pétrole dont j’ai besoin pour ma civilisation, met l’océan en surchauffe. Mais ce phénomène a une autre et plus lourde conséquence. Au nord, la fonte des glaces permanentes de la banquise fait apparaître un océan libre. Les eaux, noires, absorbent alors la chaleur solaire que la glace, blanche, réfléchissait auparavant. Et le phénomène s’amplifie. Le réchauffement s’accélère tout seul.
Au Groenland comme en Antarctique, la fonte des glaciers, qui recouvraient les terres émergées, fait ruisseler des flots d’eau douce dans une mer salée. La grande circulation des courants marins, ce flux qui fait le tour du globe et régule le climat, s’enraye peu à peu.
Quelles en seront les conséquences ? De mémoire d’homme, on n’a encore jamais vécu un tel changement pour le savoir.
Extrait du film La Soif du Monde de Yann Arthus-Bertrand, Baptiste Rouget-Luchaire et Thierry Piantanida
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