2018 CASCADE

La couleur Théosophique : « Le reflet de l’éternité »

Il fait nuit noire et la cascade murmure. L’eau s’élance depuis un roc sombre et s’écrase en éclats d’argent dans le bassin silencieux. Au cœur du tourbillon, l’eau se pare d’or et vibre comme un écho de l’éternité.
Dans les reflets dorés, une étoile naît, un arbre grandit, une pierre s’effrite. Tout s’entrelace dans une danse silencieuse. Une vie s’écoule, un souffle disparaît, pour renaître ailleurs.
Peu à peu, la lumière grandit, se déployant en un passage éblouissant. Ses reflets, tissés comme des fils dans l’étoffe de la nuit, dévoilent ce qui relie le cosmos : le flux incessant du temps, la fragilité des choses et leur éternelle transformation.
Nul ne peut s’approcher de cette porte sans perdre pied. L’or n’est pas un trésor à saisir et la cascade n’offre pas de certitudes. Ses reflets sont ceux de la quête elle-même, de cet espoir insensé des hommes d’atteindre la connaissance suprême, une harmonie profonde avec les mystères de l’univers.
À l’aube, la lumière s’éteint, et la cascade se noie dans l’ombre. Elle redevient argentée, banale pour les regards inattentifs. Mais pour ceux qui ont osé plonger leur regard dans son éclat doré, rien ne sera jamais tout à fait pareil. Ils repartiront avec une empreinte invisible, une mémoire d’étoiles et d’eau. Tout ce qui s’écoule est à la fois rien et tout.